Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 54

Ouf ! On avait enfin terminé d’habiller les petites, maintenant, on devait s’occuper un peu de nous et mettre nos costumes de Hip-Hop avec lesquels on commençait le spectacle. On faisait les voyous qui allaient combattre les souries. On avait des pantalons noirs et des pulls larges et des basckets noires aussi.

En parlant de baskets, une de mes copines n’avait pas trouvé les siennes ! On a cherché dans tous les recoins mais aucune trace des baskets perdues ! Il était déjà 15h, le spectacle allait commencer d’une minute à l’autre. Elle se contenta donc d’enfiler ses vieux converses blancs qui ne passaient pas inaperçus au milieu de nos baskets noirs …

Vers 15h15, le rideau se leva et le stress commença à monter…

J’essayais en vain d’évacuer cette angoisse en faisant une petite barre mais (sauf qu’il y avait des chaises en plastique au lieu d’une barre en métal !), mais ça ne faisait que me stresser encore plus puisque j’avais l’impression que mes muscles ne voulaient plus m’obéir et j’arrivais à peine à monter mes jambes à 90°! Après 15 minutes passées à m’échauffer et à stresser, arriva enfin le moment où on entrait sur scène ! J’ajustai une dernière fois ma casquette et la serrai bien sur ma tête de peur qu’elle ne tombe, et suite au coup de sifflet que nous envoya le Casse-Noisette qui n’était autre que notre prof de Hip-Hop, on entra toutes d’un seul coup sur la scène. A ce moment là, tout le stress s’envola, ma mémoire se vida et je me contentai de m’abandonner à la danse, au rythme entraînant de la musique Hip-Hop qui régnait à présent.

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 53

Après avoir terminé de coudre toutes les coiffes, on se dirigea vers la scène afin de faire le traçage. Bien que nos doigts étaient encore un peu douloureux à cause de l’aiguille qui échappait parfois à nos mains maladroites et pénétrait à travers notre peau, on continua notre boulot, munies de scotche et de bonne humeur !

Après nous être assurées que la scène était bien recouverte de pleins de traits qui allait un peu dans tous les sens, on se dirigea toutes vers le restaurant juste à côté pour profiter du meilleur moment de la journée, le déjeuner ! Bon, j’exagère un peu mais c’est vrai qu’après tout ça, on mourait toutes de faim !

Une fois nos hamburgers terminés et nos cannettes de Coca avalées (Bref, un repas typique de danseuse quoi !), on retourna au théâtre afin de nous maquiller avant l’arrivée des petites !

A 13h30, elles commencèrent à arriver, de plus en plus nombreuses. Chacune de nous se mit alors à son poste afin de s’occuper de ses élèves. Moi, j’avais la danse russe, les grade 1 que j’enseignais au cour de l’année. C’étaient les plus difficiles puisque leur costume était sûrement le plus compliqué et le plus long à mettre de tous ! Il fallait en premier mettre le petit justaucorps brodé et faire attention à bien fermer les trois boutons derrière, puis mettre la jupe et ensuite passer en dessous le jupon et terminer par mettre l’énorme coiffe et bien la tenir par des épingles pour qu’elle ne tombe par sur scène. Heureusement, j’avais avec moi deux autres de mes copines pour m’aider. Entre celle qui avait oublié son collant, celle qui voulait allait aux toilettes et celle qui n’avait pas fait la bonne coiffure, je m’y serais vraiment perdue toute seule !

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 52

Vers 11h, on avait déjà tout terminé ! Finie la mission nettoyage, maintenant, place à la danse !

Suite à une petite pause bien méritée, la couturière nous demanda d’essayer les tutus des flocons puisqu’on n’avait pas fait d’essayages car ils avaient été brûlés. Je dois avouer que sans les tailles écrites dessus, on s’y perdait un peu, certains ne voulaient pas monter et restaient coincés au niveau des cuisses, d’autres étaient hyper grands, bref, c’était une vraie pagaille ! On se passait les tutus les unes aux autres dans l’espoir de trouver LE tutu qui nous allait ! Après quinze longues minutes passées à mettre, à enlever, puis à remettre et à ré enlever une dizaine de tutus, je trouvai enfin celui qui m’allait ! Toute contente, je pris un stylo et écris mon nom sur l’une des bretelles puis l’accrochai dans un cintre avec le reste des tutus.

Une fois sortie de la loge ou plutôt devrais-je dire de la foire aux tutus, je me dirigeais vers celle d’à côté où se trouvait la couturière, encore occupée à coudre les coiffes des colombines.

Je lui demandai si je pouvais bien l’aider et elle accepta volontiers ! C’était très facile en fait, il suffisait jute de recoudre deux morceaux de tissu ensemble pour former un cercle qui servira de coiffe !

Petit à petit, d’autres élèves du même grade que moi nous rejoignirent et furent contentes de pouvoir donner un coup de main. On voyait toutes que la couturière était incroyablement stressée mais on n’osait rien dire, de peur d’aggraver encore plus la situation ! Ainsi, on continua notre travail en silence, chacune plongée dans ses propres pensées…

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 51

On avait du mal à reconnaitre les loges d’habitude si propres et rangées. C’était un vrai cauchemar ! Je n’avais jamais rien vu de tel ! Le plancher était recouvert d’ordures, de bouteilles d’eau vides, de papiers roulés en boule, et même du jus renversé sur toute la surface. Des anciennes affiches abimées trainaient encore par terre ! On aurait cru que des centaines de personnes, non que des milliers de personnes étaient passées par là et y avaient déversé leurs poubelles ! C’était un genre de benne à ordures grandeur nature ! Bref, ça ressemblait à tout sauf à un théâtre ! Alors qu’on était encore en train de mesurer la taille des dégâts, apparu Leila. Ses longs cheveux qui, d’habitude, lui tombaient sur les épaules étaient tenus le plus haut possible sur sa tête, et à sa main, elle tenait une serpillère et un balais. Apparemment, elle était arrivée bien avant nous. « Bon, commença-t-elle d’une voix fatiguée, je vous expliquerai tout plus tard, pour l’instant, on doit se contenter de tout nettoyer avant l’arrivée des petites ! Ce qui nous donne tout juste deux heures pour transformer cette cochonnerie en vrai théâtre digne de ce nom ! Alors au boulot les filles ! »

Après avoir posé nos sacs dans un endroit relativement propre, on s’exécuta ! On s’était divisées en deux groupes, moi et Nadia, une des jumelles, on s’occupait de ranger la grande salle et Sarah et Balkis, armées d’eau de Javel et de serpillères s’occupaient de nettoyer le sol avec d’autres assistantes et élèves transformées en femmes de ménage le temps d’une matinée !

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 50

La panique me submergea ! Néanmoins j’essayais de résumer les solutions qui s’offraient à moi. Heureusement, je pouvais sonner à la porte de mon oncle qui habitait juste en bas de chez nous et lui demander de m’ouvrir. Mais il était 9h du matin et c’était un Dimanche, je ne voulais pas les déranger à cette heure là ! J’optais donc plutôt pour le téléphone qui ferait un peu moins de bruit, mais, qui, malheureusement ne marchait pas à tous les coups. En fin de compte, au bout de six bip, j’abandonnai et finis par sonner. Je commençai par des petits coups brefs, mais comme personne n’avait l’air de l’entendre, j’ai dû sonner un bon coup, tellement long et fort que je l’entendais depuis l’extérieur ! Quelques secondes ont suffi pour que mon oncle soit apparu visiblement secoué par ce brusque réveil. Je lui expliquai vite la situation et il s’empressa de m’ouvrir, me souhaitant bonne chance pour mon spectacle. Mais je grimpais déjà les marches des escaliers deux à deux, il ne me restait plus beaucoup de temps, il était déjà 9h15 ! Plus que quinze minutes pour prendre un bon café, nourrir mes quatorze chats affamés et surtout préparer mon sac, ce qui se résumait à vérifier que j’avais bien deux paires de collants blancs bien propres, mes pointes, mes demi-pointes mes deux paires de protège pointes, le déodorant, la laque, la brosse, les fourches, le filet pour le chignon, la trousse de maquillage et un peu d’argent pour mon déjeuner !

J’avais à peine terminé de mettre un peu de parfum qu’on sonna déjà à la porte ! C’étaient les deux jumelles qui venaient me chercher !

Je me dépêchai de descendre et on se dirigea de suite vers le théâtre !

Il était 10h pile et on venait tout juste d’arriver ! Je racontais encore à mes copines mes incroyables aventures matinales, quand on découvrit un spectacle qui nous laissa sans voix! On resta bouche bée devant le paysage apocalyptique qui s’offrait à nous…

A suivre …

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