Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 44

Effectivement, avant une semaine du spectacle, pleins d’évènements étaient survenus dans le pays, des commissariats étaient brûlés, des commerces saccagés, bref, la situation sécuritaire était assez préoccupante. C’est pourquoi, afin de limiter les dégâts, un couvre feu a été instauré tout juste une semaine avant le spectacle, alors qu’on était en pleines préparations !

Mais j’étais convaincue que rien ne pouvait nous gâcher notre spectacle, pas même une bande de salafistes tarés qui brûlaient toutes sortes de bâtiments publiques en signe de protestation !

Du moins, c’est ce que je croyais …

Ne faisant attention à aucun de ces évènements qui se multipliaient partout dans le pays ni à ce couvre feu, le jour de la répétition générale, le Mercredi 13 Juin, je me suis levée tôt le matin et j’ai demandé à ma mère de me déposer à 10h devant le théâtre afin d’acheter les billets avant qu’il ne soit trop tard ! J’étais toute contente de lui avoir trouvé une des meilleures places du théâtre, dans le premier balcon, au centre !

Mais dès que je quittai le guichet, pénétrai à l’intérieur du théâtre et aperçu cette feuille collée juste devant la porte de l’une des loges, toute ma joie s’éteignit, tout cet enthousiasme disparu, s’envola d’un seul coup. Je restai bouche bée devant les mots écris en grosses lettres rouges, ayant du mal à croire ce qui était pourtant écris sous mes yeux, noir sur blanc, ou devrais-je plutôt dire rouge sur blanc !

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 43

Une année plutôt spéciale …

Le spectacle de cette année était un peu spécial, c’était la première fois que mes parents n’allaient pas pouvoir venir me regarder danser. Ils étaient tous les deux en voyage pour du boulot, ma mère était au Maroc et mon père en France. C’est vrai que lorsque j’avais appris la nouvelle, deux mois plus tôt, j’avais piqué une vraie crise et j’avais passé des heures à sangloter, mais depuis, je m’étais faite à l’idée que ce n’était pas aussi grave que cela après tout, je n’étais plus une petite gamine de 4ans !

Mais je ne sais par quel miracle, avant deux semaines du spectacle, ils avaient décidé de changer la date, ce ne serait plus le Samedi 16 Juin mais le Dimanche 17  à 18h!

Tandis que certaines étaient extrêmement contrariées  et énervées puisqu’elles passaient le brevet le Lundi 18 Juin, moi, je sautais de joie puisque ma mère revenait du Maroc le Dimanche à 17h !

Si Son avion arrivait à l’heure et qu’on commençait un peu plus tard que prévu (comme d’habitude) ma mère pourrait assister au spectacle ! Je n’y croyais pas !

C’était trop beau pour être vrai …

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 42

Les sacs étaient noirs de carbone…

Je me clouai sur place, la bouché bée, je ne pouvais pas croire ce qui venait de se passer, mon cerveau refusait d’accepter que…

«  Aicha ! Te voilà enfin ! » cria mon amie Leila, la super maquilleuse, coupant court à mes pensées.

« Mais … mais, qu’est-ce qui s’est passé ?! » lui demandai –je en bégayant.

«  Viens là, assieds –toi et prépare-toi au choc, m’avertit Leila. En fait, ce matin vers 7h, la secrétaire « Sarra » a reçu un appel de la couturière, complètement affolée lui annonçant qu’une grande partie des costumes avait été brûlée !! En fait, une grosse lampe à hydrogène était tombée dans son atelier et a provoqué un incendie ! Heureusement qu’ils s’en étaient vite aperçus puisqu’elle habite juste au dessus ! Mais c’était déjà trop tard, tous les costumes de la danse espagnole, de la valse des fleurs, des colombines et de notre danse des flocons avaient déjà été complètement détruits ! »

J’étais restée scotchée sur ma chaise ne sachant que dire, ayant du mal à croire ce qui venait de se passer, quand tout à coup, Balkis apparut en sautillant de joie et nous annonça toute contente:

«  Ouf ! Les filles, j’ai enfin une bonne nouvelle à vous annoncer, notre séance photo est sauvée ! La couturière m’a dit qu’elle avait cousu quatre tutus de flocons ce matin pour qu’on puisse faire les photos avec quatre par quatre ! On n’aura pas de photo de groupe mais c’est mieux que rien n’est ce pas ?! »

Ainsi, on passa quatre par quatre, chacune essayant différents tutus avant de trouver celui qui lui allait et faisait quelques poses vite fait et passait le tutu à une autre qui attendait patiemment son tour. Ouf ! La séance photo est sauvée ! Place au spectacle ! Wink

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 41

Plus qu’un mois avant le spectacle, on est en pleins préparatifs, les essayages de costumes, les dernières répétitions, et bien sûr  la séance photo !

J’avais passé toute la semaine à me préparer et à parcourir les sites de danse en recherche d’une belle pose originale pour ma photo ! J’en avais marre des relevés cinquièmes avec les bras couronnes, je voulais quelque chose de plus original et de moins «  cliché » !

Enfin arriva le jour J ! C’était un Vendredi après-midi, j’avais du sécher mon cour de maths pour y aller ! Je n’aurais raté ça pour rien au monde ! Tout était déjà prêt, je vérifiais quand même une dernière fois mon sac, tout y était, mes collants neufs, mes collants de rechange, mes nouvelles pointes et mes deux paires de protège pointes ! On ne sait jamais ! Ensuite, je passai à la coiffure, j’ai du refaire mon chignon au moins une bonne dizaine de fois pour qu’il soit enfin parfait ! Je jettai la laque et ma trousse de maquillage dans mon sac et sautai dans la voiture ! Une fois arrivée à l’école je me mis à la recherche de ma super copine maquilleuse, et c’est là que j’ai trouvé la couturière … J’allais lui passer le bonjour mais elle me semblait de très mauvaise humeur. Je ne l’avais jamais vue dans cet état là ! Elle qui était d’habitude si souriante et sympathique avait une mine affreuse, ses yeux étaient cernés comme si elle n’avait pas dormi depuis deux jours ! Elle discutait avec la directrice qui la considérait d’un air grave…

Mais ce n’est que lorsque je baissai les yeux sur les énormes sacs en plastiques qui devaient contenir nos costumes que je compris …

A suivre …

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Sauvons le ballet de l’Opéra de Toulon

Une pétition circule actuellement, pour afficher notre soutien au ballet de l’Opéra de Toulon dont l’existence semble menacée. Les danseurs sont inquiets et ne veulent pas que leur compagnie soit sacrifiée pour des raisons de budget, alors que leurs performances artistiques et leur public sont au rendez-vous. Toute l’histoire à lire dans Var Matin.

Pour soutenir le ballet de Toulon, rendez-vous sur http://www.sauvonsladanse83.com/

Que vous signiez ou pas, n’hésitez pas à faire circuler cette information.