Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 49

Le jour J

La veille du spectacle, j’avais passé la nuit chez ma grand-mère vu que mes parents n’étaient pas à la maison.

Je n’avais presque pas dormi de toute la nuit ! Car en plus des moustiques qui n’arrêtaient pas de tournoyer autour de moi, j’étais incroyablement angoissée pour le lendemain ! D’habitude, je gérais très bien mon stress puisque ma mère était à mes côtés et seule sa présence suffisait à me tranquilliser ! Mais là, j’étais seule face à mes propres angoisses qui me rongeaient le cerveau. Et si je tombais sur scène, si mes nouvelles pointes glissaient de mon talon et s’enlevaient ? Je ferais quoi ? Je m’enfuirais en courant vers les coulisses ? ! Bref, vous voyez le genre de choses auxquelles on peut penser avant un spectacle, rien de bien tranquillisant …

Le lendemain matin, après une nuit bien agitée, je me suis réveillée au son de l’alarme de mon téléphone si désagréable comparée à la voix de ma mère. Il était 9h du matin, je m’habillai vite fait et je dis au revoir à ma grand-mère qui préparait le petit déjeuner et insista fort pour que je reste mais il était déjà tard, mes amies les deux jumelles devaient passer me prendre à 9h30 à la maison puisqu’on devait être au théâtre à 10h pour aider avec les derniers préparatifs !

Ainsi, je sortis, et d’un pas pressé et je me dirigeais vers notre maison qui ne se situait qu’à cinq minutes de celle de ma grand-mère ! Alors que j’étais enfin arrivée devant la porte et m’apprêtais à entrer, je me rappelais que j’avais oublié de prendre les clés de la porte extérieure ! Il ne manquait plus que ça !!

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 48

Ainsi, elle nous divisa en trois groupes, dans les trois salles de l’école, un groupe restait avec Nicole, un autre avec Yasmine, une des élèves du même grade que la fille qui avait abandonné, et un dernier groupe avec Ines, une des professeurs qui avait monté la chorégraphie avec Nicole.

Chaque groupe avait donc appris une partie de la chorégraphie et les comptes par cœur !

Ce fut un peu difficile au début puisqu’on ne connaissait pas la musique, mais heureusement, c’était la chorégraphie du grade en dessous de nous, les supérieur 2, donc les pas étaient assez faciles !

Une fois rentrés à la maison, nous nous étions toutes connectées sur Skype, et on avait appris les deux variations à Balkis ! On avait dû veiller jusqu’à 3h du matin mais ça en valait la peine, en fait c’était même assez amusant de partager tout ça ensemble ! Surtout quand l’une de nous se cognait à un meuble de sa petite chambre en essayant de faire un développé ou un truc du genre !

Eh oui ! Ce n’est pas pratique d’apprendre une chorégraphie à quelqu’un non seulement à distance mais en plus dans une minuscule chambre qui grouille de meubles collés les uns aux autres !

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 47

On resta ainsi quelques longues minutes nous dévisageant, essayant en vain de trouver une solution, quand tout à coup, Balkis brisa le silence qui régnait en disant : «  Bon, on ne va pas rester éternellement ainsi à nous regarder en attendant qu’une solution apparaisse comme par magie ! Il faut réfléchir, qui d’entre nous pourrait apprendre deux variations en une nuit pour remplacer cette fameuse Myriam qui ne fera pas le spectacle demain car elle vient juste de se rendre compte qu’elle a son bac ? Comme il ne nous reste que 30minutes avant la fin du cour, et que c’est impossible d’apprendre deux chorégraphies avec les comptes et tout en ce temps record,  je vous propose de nous diviser en plusieurs groupes, et que chaque groupe apprenne une partie de ces fameuses chorégraphies et on se voit ce soir sur Skype pour que vous m’appreniez chacun sa partie!  Alors, vous en dites quoi ? »

_ Pour ma part je trouve que c’est une excellente idée, répondit Nicole dont le visage commençait à retrouver ses couleurs, mais es-tu sûre de pouvoir apprendre les deux variations en un soir ?

_ Je crois qu’on n’a pas trop le choix ! répondit Balkis, je suis la seule à qui irait le costume, je suis la plus maigre ! De plus,  j’ai une très bonne mémoire vous savez ?

_ Très bien ! Alors maintenant au boulot !

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 46

Plus que 24h avant le spectacle…

C’était la dernière répétition avant le jour J, chacune était concentrée sur sa chorégraphie pour la toute dernière fois.

On était en train de répéter la danse des flocons quand surgit Mme Sarra, la secrétaire devant la porte, le visage étrangement pâle …

Elle demanda à voir «Nicole» notre professeur. Cette dernière s’exécuta de suite, curieuse de découvrir la nouvelle qui avait mit Mme Sarra dans un tel état.

On avait toutes arrêté de travailler, essayant en vain d’entendre quelque chose à leur discussion, mais seul des chuchotements nous parvenaient du hall où les deux femmes discutaient et se dévisageaient d’un air grave.

Après quelques minutes, apparu enfin «Nicole», dont le visage avait viré au jaune pâle à l’instar de Mme Sarra. Elle s’assit sur un tabouret, dos à la glace et nous annonça la fameuse nouvelle…

Dès qu’elle prononça les premiers mots, un vertige me submergea. Je me tournai vers mes copines pour voir leur réaction. Elles étaient toutes bouche bée, ayant du mal à croire ce qu’elles venaient juste d’entendre. J’essayai en vain de me convaincre que tout cela n’était qu’un cauchemar, que d’une minute à l’autre, ma mère allait venir me réveiller, mais ce n’était point un rêve, c’était la réalité, ce n’était rien que la dure réalité…

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 45

Le spectacle du Dimanche 17 Juin sera avancé de trois heures en raison de la situation sécuritaire du pays, il sera donc à 15h au lieu de 18h.

Merci pour votre compréhension

Non, je ne comprends pas, m’étais-je dis, je ne comprendrai jamais ! J’avais tout fait pour que ma mère puisse assister au spectacle, j’avais acheté les billets et je l’imaginais déjà dans cette place, me regardant danser, toute fière. Je chassai de suite ces images de ma tête, essayant en vain de refouler les larmes qui voulaient s’échapper de mes yeux.

Quelques minutes plus tard, mes amies arrivèrent et se sont mises à me consoler juste après avoir lu la fameuse feuille. Il est vrai qu’au fond d’elles, certaines étaient extrêmement contentes d’apprendre la nouvelle puisqu’elles termineraient plus tôt que prévu et pourraient passer leur brevet tranquillement le lendemain matin après avoir profité d’une bonne nuit de sommeil, mais elles avaient tout de même réussi ou du moins essayé à cacher cette joie et ont tout fait pour me consoler et ça avait marché ! Une heure plus tard j’avais déjà tout oublié, on s’était amusées à faire le traçage de la scène, équipées de scotches de différentes couleurs et d’un bon coup de ciseaux.

En fin de compte, mon frère avait insisté pour venir même si je savais qu’il détestait cela puisque la seule fois qu’il était venu me voir, c’était dans mon premier spectacle « Paquita » et d’après sa tête, je crois qu’il avait passé le pire moment de sa vie, on aurait dit qu’il ne s’était jamais autant ennuyé de toute son existence ! Mais cette année, comme je vous l’ai déjà dit, c’est assez « spécial » !

A suivre …

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