Journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 24

Enseigner, ça m’a beaucoup aidée, j’ai appris comment gérer un groupe, comment réagir face à différentes situations, et surtout à comprendre les enfants, ce qui n’est point tache facile !

J’ai aussi remarqué que depuis que j’enseignais, je ne m’autorisais plus à faire des petites fautes techniques lorsque je dansais  comme  ne pas bien fermer mes cinquièmes, ne pas  bien tenir mes bras, regarder par terre…etc.  Puisque je corrigeais moi-même ces fautes là dans mon propre cour ! Je ne m’autorisais plus à les commettre. A chaque fois, je pensais à ces petites filles qui me prenaient comme leur modèle, c’était comme si je ne pouvais guère les décevoir !

C’était un de ces Jeudi, où on avait cours comme à notre habitude à 7h15 du soir. Je m’étais rendue à l’école, tout me semblait normal, on était dans les vestiaires, on mettait nos pointes en discutant tranquillement, on est entrées dans la salle et au moment où on devait commencer, Alain nous dit d’une voix qui paraissait dure : « Je tenais à vous annoncer que je vais rentrer en France en Juillet, j’ai trouvé un travail là-bas, il ne vous reste que cinq cours avec moi alors faites de votre mieux et montrez moi ce dont vous êtes capables ! Allez ! Au travail ! avait-il dit en se dirigeant vers le lecteur CD pour mettre la musique. »

Il avait l’air si sûr de lui.

Tout le monde était de marbre, on était encore en train d’analyser ses paroles, essayant de leur donner un autre sens plus logique. Jamais on ne s’attendait à ce qu’il parte, pas après trois ans passés avec nous. On s’était tellement attachées à lui, il nous était impossible de le quitter. J’avais les larmes aux yeux rien qu’à l’idée que de voir cette salle sans lui, lui, qui est si gentil avec nous, lui qui avait fait tout son possible pour que nos rêves se réalisent, et maintenant il allait nous quitter, partir à tout jamais, on ne le reverra plus, jamais plus on n’entendra sa voix nous crier dessus ou nous féliciter, jamais plus on ne verra ce sourire, ce visage,  Alain.

C’était comme si on nous avait renversé un sceau d’eau froide sur le visage, comme si tout d’un coup, on  s’était rendues compte à quel point on l’aimait, à quel point il comptait pour nous. On avait toutes les larmes aux yeux mais on ne pouvait que les ravaler. Il y avait une ambiance très triste, il y a de quoi !

Une fois le cours terminé, on s’était toutes réfugiées dans les vestiaires et on avait éclaté en sanglots ! Ces larmes que j’avais tellement  eu de  mal à retenir s’échappèrent  enfin, se mêlant à celles de mes amies qui me tenaient dans leurs bras. Je ne pouvais point m’arrêter de pleurer, dans la voiture, lorsque je rentrais à la maison et même dans la douche, je pleurais encore lorsque je m’étais endormie, je ne pouvais point m’arrêter, tout ça, ne pouvait guère s’arrêter, du moins c’est ce que je croyais, désormais, tout ça était  fini,  juste fini…

à suivre…

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 23

Puis, après avoir brièvement réfléchi, elle nous désigna, Azza, une jeune fille de mon âge, très douée et moi ! Je n’y croyais pas ! J’étais désormais l’assistante de « Nicole ».

J’ai commencé à donner des cours avec elle dès la semaine suivante, j’avais les grades 2, de vraies petites diablesses devrais-je dire ! Elles n’étaient ni toutes petites pour croire à des menaces  du genre: « Si tu ne travailles pas bien, tu ne feras pas le spectacle » Ou bien : « Arrête de gigoter sinon j’appelle Mme Sylvie » Ou encore : «  Si tu ne tends pas bien tes jambes je t’enlève le tutu et je te mets une longue jupe » Et bien d’autres anecdotes auxquelles elles étaient complètement indifférentes ! Elles n’étaient pas non plus assez mures pour vous obéir, il ne suffisait pas d’un simple : «  Tait toi s’il te plaît » pour qu’elles arrêtent de parler pendant que je leur explique quelque chose ou bien d’un petit : «  Arrête de courir  je t’en prie, c’est dangereux» pour qu’elles arrêtent de courir dans tous les sens ! C’était un âge très difficile ! Je ne savais pas comment me comporter avec elles ! Je ne voulais pas être trop sévère sinon, elles ne m’aimeraient plus et auraient peur de moi et ce n’est point « Le règne de la terreur  » que je voulais imposer, je voulais juste être gentille mais pas trop non plus sinon, je perdrais leur respect. La juste dose… dure à trouver !

Après quelques semaines, j’avais enfin appris leurs noms ce qui était déjà un exploit puisqu’elles étaient vingt-cinq, c’est énorme ! J’ai vite appris à les connaitre, chacune avait une personnalité différente, et j’ai su qu’en fait la solution, ce serait de se comporter avec chacune selon SA personnalité et SON comportement. Il y en avait qui étaient toutes petites de tailles mais qui étaient en fait les plus agitées, celles, qui n’arrêtaient pas de gigoter. Comme il y  avait celles qui semblaient sages comme une image (ou presque) mais qui,  en fait étaient les plus agitées d’entre toutes !  Mais elles agissaient discrètement, c’était pire encore ! Je ne vous mentirais pas et vous dirais que je n’ai pas ma préférée, si, j’en ai une, mais je la traite EXACTEMENT comme les autres. Elle s’appelle Anissa, elle est toute blanche aux cheveux noirs, lisses et elle est un peu ronde. Ce que j’adore chez cette petite c’est que dès que tu la regardes, elle te sourit automatiquement ! De plus, elle est très disciplinée. Bref ! Elle est tout simplement A-DO-RA-BLE ! Et je peux vous certifier que ce n’est guère le cas de tout le monde ! Entre nous, il y en a qui me font vraiment peur parfois ! Mais il y en a aussi qui me prennent pour leur modèle ! Et c’est le cas de la petite Ghalia. Elle m’adore! A chaque cour elle vient m’embrasser et dont une fois, elle m’avait dit à propos de ma petite cousine « Imen » que j’enseigne aussi (je vous assure, je suis aussi sévère avec elle qu’avec les autres) : « Imen a trop de chance ! S’était-elle exclamée d’une voix toute triste. Moi aussi je voudrais que ma cousine m’enseigne la danse ! » « Eh bien, avais-je gentiment répondu, on va dire que je suis ta cousine alors ! Ca te va ? » « Ouii ! Avait-elle répondu toute contente en me serrant dans ses bras. »

Il suffisait de si peu pour qu’elles affichent un sourire et de la bonne humeur ! D’ailleurs, c’est ce que j’aimais chez ces petites !

à suivre…

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Déjà galéré à choisir un justaucorps ?

Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous cette illustration Laugh

(dessin posté avec l’autorisation de l’auteur, toute autre reproduction interdite sans autorisation préalable!)

La Meilleure Danse

Qui regarde La Meilleure Danse sur W9 ? L’émission vous plaît ?

On connaît désormais les 6 candidats sélectionnés pour la finale, j’ai été un peu déçue en voyant la liste. Dans mes favoris : Mansour, j’adore, il a une technique et un charme fou. Après, les 9-1Pact : je les trouve excellents. Mais déception pour le groupe Insane que j’aurai préféré ne pas voir en finale : je n’ai peut-être pas compris le but du groupe ? En tant que danseuse, je regarde de près la technique des candidats et chez elles je n’en trouve pas beaucoup. D’autre part, je n’aime pas l’accent mis sur la provocation sexy, avec gros plans de la caméra sur des derrières en petites culottes très échancrées : pas que je sois prude ou pudique non, et il y a un public pour ça… mais j’attends autre chose de la danse. Mises à côté de candidats qui ont un niveau technique de malade, ça me déçoit.

Pas trop fan de Studio 7 Dance Crew non plus, j’aurai préféré un autre candidat en finale aussi. C’est créatif et il y a beaucoup de boulot derrière ce qu’ils font, je trouve juste que ça manque de maturité par rapport à d’autres plus expérimentés. Ce qui n’est pas un reproche en soi, ils sont vraiment très jeunes !

Globalement, je trouve que la variété des styles de danse n’a pas été assez représentée dans l’émission, le casting m’a fait découvrir des superbes talents mais…

– trop de hip-hop (pourtant j’aime beaucoup et ça représente la danse d’aujourd’hui),

– trop de différences de niveau et d’expérience entre les candidats, ce qui rend le travail du jury impossible.

Quant au montage de l’émission… j’ai pu voir que d’autres blogueuses danse avaient le même avis, à savoir catastrophique ! Des danseurs mal cadrés, des gros plans sur le jury en plein milieu des prestations, et une INCROYABLE quantité de blabla pour quelques secondes de danse. Le format est trop répétitif, la pub qui arrive 15 minutes après le début de l’émission et un seul candidat c’est abusé…

En résumé : un beau concept (qui sera suivi d’une seconde saison j’espère), mais pas tout à fait au goût des accros à la danse qui en attendent TELLEMENT plus ! Laugh

–> Le résumé de l’émission du 4 octobre avec commentaires et vidéos

D’accord, pas d’accord ? Un pronostic sur le gagnant ? Racontez-nous qui sont vos chouchous dans les commentaires In Love

Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 22

-Eh bien, avait répondu Alain calmement, Hiba, qui était sensée faire le rôle de la fée en violet,  s’est malheureusement cassé le dos, commença-t-il.

-Aie ! La pauvre ! Répliquais-je en toute sincérité.

-C’est pourquoi j’ai décidé de …

Allait-il m’attribuer le rôle ? Mon rêve allait-il enfin se réaliser ?

-C’est pourquoi j’ai décidé de t’attribuer le rôle, avoua-t-il à ma plus grande joie.

-Merci, dis-je en affichant un air très calme alors qu’au fond de moi, j’avais envie de lui sauter dans les bras et de le remercier encore et encore !

Ainsi, je rejoints ma place sur la barre de gauche comme à mon habitude, mes amies me demandaient ce qui se passait du regard en me voyant sourire de toutes dents. J’avais envie de le crier sur les toits ! Je l’ai eu ! Je l’ai eu ! Je l’ai enfin eu !!

Leila, la plus curieuse d’entre toutes se dirigea vers moi, faisant mine de me demander de la colophane et en me chuchotant dans l’oreille : « Alors ? Raconte ! » « Je suis une fée ! Répondis-je toute fière » « Oh ! Mais c’est super ! S’exclama-t-elle ! Félicitations ma chérie !

Ainsi, elle court vite annoncer la nouvelle aux autres, je n’entendais alors que des « Bravo! « Félicitations, Aicha ! » « Félicitations ! C’est vrai que tu as fait de grands progrès, tu le mérites ! »

J’ai regardé alors mon professeur pour voir s’il s’était aperçu que j’avais vite répondu la nouvelle mais lui aussi me regardait tout fier, souriant, on aurait cru qu’il me disait, lui aussi «Félicitations», je lui répondis avec un merci du regard,  et me retournais…

Un mois après, nous avions commencé les répétitions du spectacle et nous, les fées, on avait un cours de plus par rapport aux autres avec la nouvelle professeur «  Nicole » pour répéter nos solos, c’était le Samedi après-midi avant le cours de Jazz.

Et pendant l’un de ces cours, Mme Sylvie était venue, elle nous avait demandé si l’une d’entre nous voulait bien devenir assistante d’un des professeurs  faire afin de pouvoir enseigner dans le futur. J’avais de suite levé la main. Mais deux autres aussi l’avaient fait… Le choix s’imposait ! Elle avait commencé tout en réfléchissant : «  J’ai besoin de quelqu’un qui soit gentil et qui ait beaucoup de sang-froid…, avait–elle dit en nous regardant une à une dans les yeux afin de faire son choix…  »

à suivre…

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