Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 23

Puis, après avoir brièvement réfléchi, elle nous désigna, Azza, une jeune fille de mon âge, très douée et moi ! Je n’y croyais pas ! J’étais désormais l’assistante de « Nicole ».

J’ai commencé à donner des cours avec elle dès la semaine suivante, j’avais les grades 2, de vraies petites diablesses devrais-je dire ! Elles n’étaient ni toutes petites pour croire à des menaces  du genre: « Si tu ne travailles pas bien, tu ne feras pas le spectacle » Ou bien : « Arrête de gigoter sinon j’appelle Mme Sylvie » Ou encore : «  Si tu ne tends pas bien tes jambes je t’enlève le tutu et je te mets une longue jupe » Et bien d’autres anecdotes auxquelles elles étaient complètement indifférentes ! Elles n’étaient pas non plus assez mures pour vous obéir, il ne suffisait pas d’un simple : «  Tait toi s’il te plaît » pour qu’elles arrêtent de parler pendant que je leur explique quelque chose ou bien d’un petit : «  Arrête de courir  je t’en prie, c’est dangereux» pour qu’elles arrêtent de courir dans tous les sens ! C’était un âge très difficile ! Je ne savais pas comment me comporter avec elles ! Je ne voulais pas être trop sévère sinon, elles ne m’aimeraient plus et auraient peur de moi et ce n’est point « Le règne de la terreur  » que je voulais imposer, je voulais juste être gentille mais pas trop non plus sinon, je perdrais leur respect. La juste dose… dure à trouver !

Après quelques semaines, j’avais enfin appris leurs noms ce qui était déjà un exploit puisqu’elles étaient vingt-cinq, c’est énorme ! J’ai vite appris à les connaitre, chacune avait une personnalité différente, et j’ai su qu’en fait la solution, ce serait de se comporter avec chacune selon SA personnalité et SON comportement. Il y en avait qui étaient toutes petites de tailles mais qui étaient en fait les plus agitées, celles, qui n’arrêtaient pas de gigoter. Comme il y  avait celles qui semblaient sages comme une image (ou presque) mais qui,  en fait étaient les plus agitées d’entre toutes !  Mais elles agissaient discrètement, c’était pire encore ! Je ne vous mentirais pas et vous dirais que je n’ai pas ma préférée, si, j’en ai une, mais je la traite EXACTEMENT comme les autres. Elle s’appelle Anissa, elle est toute blanche aux cheveux noirs, lisses et elle est un peu ronde. Ce que j’adore chez cette petite c’est que dès que tu la regardes, elle te sourit automatiquement ! De plus, elle est très disciplinée. Bref ! Elle est tout simplement A-DO-RA-BLE ! Et je peux vous certifier que ce n’est guère le cas de tout le monde ! Entre nous, il y en a qui me font vraiment peur parfois ! Mais il y en a aussi qui me prennent pour leur modèle ! Et c’est le cas de la petite Ghalia. Elle m’adore! A chaque cour elle vient m’embrasser et dont une fois, elle m’avait dit à propos de ma petite cousine « Imen » que j’enseigne aussi (je vous assure, je suis aussi sévère avec elle qu’avec les autres) : « Imen a trop de chance ! S’était-elle exclamée d’une voix toute triste. Moi aussi je voudrais que ma cousine m’enseigne la danse ! » « Eh bien, avais-je gentiment répondu, on va dire que je suis ta cousine alors ! Ca te va ? » « Ouii ! Avait-elle répondu toute contente en me serrant dans ses bras. »

Il suffisait de si peu pour qu’elles affichent un sourire et de la bonne humeur ! D’ailleurs, c’est ce que j’aimais chez ces petites !

à suivre…

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