Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 36

Deux semaines plus tard, je n’étais toujours pas allée en cours de danse. Je me sentais toute bizarre, triste, déprimée. Le médecin avait dit que ce n’était pas très grave, juste «  une petite entorse » avait-il dit. Mais ce qu’il avait appelé «  petite entorse » signifiait une vraie catastrophe dans la vie d’un danseur ! Vous imaginez deux semaines sans cours de danse ?! C’était juste horrible ! Et ce n’était pas encore fini, le docteur m’avait interdit de danser pendant un mois !

J’avais dû rester cloitrée à la maison à regarder des vidéos de danse en pleurant (ou presque), j’avais peur que ça s’aggrave et que je ne puisse plus jamais danser ! Mais heureusement pour moi, quand un mois s’écoula enfin, je repris mes cours ! J’étais toute contente, sautillant sur place, j’attendais avec impatience de pouvoir enfin danser, sentir mes muscles travailler, discuter avec mes copines… Bref ! Toutes ces choses qui m’avaient tant manqué pendant cette longue période si triste.

Dès que j’avais pénétré les vestiaires,  une foule de filles m’étaient tombées dessus en s’écriant « Aichaaa ! Tu es enfin revenue ! » Je me sentais enfin comme dans « mon élément » dans ces petites vestiaires au milieu de mes amies en demi-pointes.

Plus tard, elles m’ont appris qu’elles avaient commencé le spectacle. J’ai dû apprendre la chorégraphie qui m’avait parue au départ plutôt compliquée mais qui s’était avérée incroyablement simple ! Ouf !

A suivre…

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 35

Elles étaient toutes inquiètes et elles se jetèrent sur moi d’un coup en s’écriant, affolées : « Aicha ! Tu vas bien ? Rien de cassé ? »

Je répondis en essayant vainement de me relever : «  Je crains bien que si … »

Finalement, appuyée d’une main à la barre et de l’autre à l’une de mes copines, j’arrivais enfin à me relever, titubant sur une seule jambe jusqu’aux vestiaires où je m’affalais sur le banc et enlevai mes demi-pointes, histoire de voir les dégâts. Je restai bouche-bée devant ma cheville déjà gonflée et ma peau, désormais bleue. Mes copines étaient elles aussi de marbre, devant l’effrayant spectacle qui s’offrait à elles. Heureusement, « Nicole » avait eu le reflexe de m’apporter un peu de glace que je posai immédiatement sur ma cheville. De suite, un sentiment de fraicheur me submergea, suivi d’atroces douleurs. Malgré cela, j’essayais me relever afin de rejoindre mes copines, retournées en cour après que je ne leur ait promis que « Tout allait pour le mieux ».

Ainsi, je sautillai sur ma seule jambe droite jusqu’à la salle où je m’appuyais à la barre afin d’essayer de faire quelques relevés, mais c’était une mauvaise idée. Je n’arrivais même plus à pointer le pied, il me faisait mal de partout. Je me bornais donc à me retourner, accoudée à la barre, je regardais mes amies danser, et bizarrement j’enviais leurs pieds…

Une fois qu’elle eut terminé sa diagonale, « Leila » se dépêcha vers moi : «  Tu vas mieux, me demanda-t-elle d’un air anxieux. »

Je ne sus quoi répondre, lui mentir alors que je ne sentais même plus mon pied ou lui dire la vérité, plutôt dure ?

En fin de compte, je répondis d’un air décontracté : « Ca pourrait aller mieux ! »

Tout à coup, je vis une étincelle passer dans ses yeux, elle me dit d’une voix toute excitée : « Regarde les choses du bon côté ! Tu vas pouvoir raconter cette histoire dans tes chroniques ! Hahaha ! »

Et c’est effectivement ce que j’ai fait, merci « Leila » !

A suivre…

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 34

Mais un jour …

Cette année là, on avait appris pleins de nouveaux pas avec Nicole, dont la cabriole, les pas chassés en tournant et d’autres encore dont je n’ai point retenu le nom !

Le pas chassé en tournant me plaisait bien, et c’était tant mieux d’ailleurs puisqu’on devait le faire pour le spectacle mais je ne savais pas encore que bientôt, il serait la cause d’un grand malheur …

C’était le Jeudi  10 Novembre, tout avait l’air normal, on débutait le cour tranquillement, passant par la barre, puis le milieu et enfin la diagonale. Nicole nous montra le pas, c’était un pas chassé en tournant. J’étais  si contente, c’était mon pas préféré ! Sautillant sur place, je me lançais la première, déployant toute mon énergie pour tourner. A la fin de la diagonale, alors que j’étais sur le point de tout lâcher, j’entendis un grand « Craac ». Puis, je senti mon pied se tordre ce qui me fis perdre l’équilibre, je tombais bruyamment par terre. Tout c’était passé tellement vite ! Je ne m’étais presque aperçue de rien, croyant que j’avais juste trébuché, je me relevai tout sourire. Mais dès que je m’appuyais sur mon pied gauche, je senti ce dernier se tordre à nouveau et je m’affalai de nouveau sur le sol. Et ce n’est qu’en voyant les expressions choquées de mes amies qui se ruaient sur moi, que je compris…

A suivre …

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Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 33

Dès que je descendis de la voiture, j’entendis une voix derrière moi qui m’appelait.  Je me retournais, et je vis « Leila » qui courait dans ma direction, le sourire aux lèvres.  Ainsi, on continua notre chemin ensemble jusqu’à la porte de l’école. Une fois à l’intérieur, je retrouvais toutes mes amies, discutant tranquillement dans les petits vestiaires. Dès  qu’elles nous aperçurent, elles nous sautèrent toutes dans les bras, les larmes aux yeux, émues par ces retrouvailles. Une fois dans la salle, on n’arrêtait toujours pas de parler de nos vacances, de la danse, bref ! Un peu de tout ! Quelques minutes après apparut Nicole, notre nouveau professeur. Dès qu’elle s’installa confortablement sur le tabouret noir devant la glace, on restait toutes bouche bée. On ne s’était pas encore habituées à la voir là, sur ce tabouret au lieu d’Alain. On n’y croyait pas nos yeux. Néanmoins, on commença notre cour sur cette note de nostalgie. Les notes du piano résonnèrent dans mes oreilles et je m’abandonnais à la danse, oubliant tout ce qui m’entourait, délaissant un douloureux passé derrière moi, dans l’espoir d’un avenir meilleur…

Ainsi, les jours passèrent, de nouveau monotones, chaque Jeudi et Samedi, je me rendais à l’école de danse après une longue journée de cour ! Heureusement qu’on ne faisait plus tout le cour en pointes, mais seulement le milieu ! D’ailleurs, j’avais enfin acheté de nouvelles pointes que mon père m’avait apportées de France, c’était des Bloch Sérénade qui m’allaient plutôt bien !

On nous a aussi appris que le spectacle qu’on allait faire cette année était « Casse-noisette ». On était toutes si contentes, nous, qui avaient tant rêvé de faire les flocons de neige, de danser sur  leur musique magique, avec ces tutus blancs ! On n’y croyait point, c’était « Incroyable mais vrai »

Mais tout n’était pas si parfait…

A suivre…

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