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Technique de la danse classique : comment faire un grand jeté

Le grand jeté pose beaucoup de problème à celles et ceux qui apprennent la danse classique.

Je parle ici du grand jeté en 4ème devant, développé ou non : un grand saut pendant lequel le corps se retrouve en grand écart en l’air pendant un court instant.

Voici une vidéo amateur de ce qui se passe souvent en cours :

Comment progresser ?

1. Faire une bonne préparation. Classiquement, on vous demande de faire : « tombé, pas de bourré, glissade » avant le grand jeté. Or cette préparation n’est pas juste décorative, elle est principalement là pour vous permettre d’accumuler de la vitesse et de l’élan.

Concrètement : il faut appuyer dans le sol avec de vrais demi-pliés profonds puis les utiliser pour se soulever du sol. Les pas utilisés, « tombé, pas de bourré, glissade », ne sont pas réalisés exactement comme dans les autres exercices, lorsqu’ils ne sont pas suivi d’un grand saut. Ici, on leur donne plus d’ampleur, de force, de déplacement.

2. Plier correctement : il n’y a pas de secret, le seul moyen de décoller du sol, c’est d’utiliser le rebond du plié. Veillez donc à faire de VRAIS demi-plié, et non pas juste un petit relâchement des genoux !

3. Penser « en HAUT, en AVANT ». Le grand jeté est un saut avec déplacement, il ne se fait pas sur place. Les danseurs ne pensent souvent qu’à leurs jambes qui doivent se retrouver en écart. Pensez aussi à votre buste : projetez le en haut et en avant en même temps que vous développez votre jambe de devant.

Concrètement : pour prendre conscience de l’effet du buste sur votre saut, faites l’expérience suivante. Vous allez faire quelques mètres de jogging. La première fois vous ne penserez qu’à vos jambes qui font un petit jogging tranquille. La seconde fois, vous allez penser que vous projetez votre buste vers l’avant tout en courant, comme s’il était aspiré vers l’avant parallèlement au sol. Normalement vous devez sentir une différence très nette : la 2ème façon vous fait avancer plus vite et avec beaucoup plus d’aisance. Mémorisez cette sensation et appliquez là à vos grands jetés : si vous ne pensez qu’à jeter votre jambe en avant tout en laissant votre buste « sur place », vous ne pouvez pas faire un joli saut !

4. Enfin, le grand jeté n’est pas un mouvement linéaire dans lequel le corps monte et descend sur un même rythme, comme une respiration calme. Non, le bon grand jeté a une dynamique très intense au début : l’ouverture des jambes en écart doit être très rapide et tonique. Le but est que le corps reste suspendu un instant en écart comme s’il planait, avant de redescendre.

Concrètement : imaginons que je fasse mon grand jeté sur 6 temps. Se dire « sur 1, 2, 3 je monte, sur 4, 5, 6 je descends » est faux. En réalité, ce devrait plutôt être : « sur 1 – 2 je développe mes jambes en écart avec tonicité, sur 3 je reste suspendue en l’air, sur 4, 5, 6 je descends.

Voici une vidéo au ralenti de danseurs professionnels qui s’exercent aux grands sauts en studio. Vers 1’09 vous avez un très bel exemple de grand jeté réussi. (et aussi à partir de  1’13).