Pratiquer la danse classique en Tunisie
Chaque année, de plus en plus de mamans tunisiennes, qui avaient rêvé étant jeune de porter des petits tutus roses et de monter sur pointes sous le feu des projecteurs, et souffert du manque d’écoles à cette époque là, voient leur rêve de petites filles se réaliser dans les yeux de leurs enfants. De nos jours, nous voyons de nouvelles écoles de danse classique fleurir et offrir à ces petites filles l’opportunité que leurs mamans avaient toujours rêvé d’avoir !
Nous allons commencer par la plus connue et la plus ancienne de toutes : l’école de danse « Tramoni-Caparros » du nom de ses deux fondateurs , M. Manuel Caparros d’origine espagnole et Mme. Josiane Tramoni, sa femme, d’origine russe. Ces deux jeunes danseurs furent les premiers à fonder une école de danse classique en Tunisie en 1956. Des dizaines d’années plus tard, ils passèrent le flambeau à leur fils Jean-Michel, qui parti vivre à Paris par la suite afin de continuer sa carrière de dessinateur humoriste. L’école continua alors à être dirigée par ses deux fondateurs Josiane et Manuel mais malheureusement, après un demi-siècle de travail rigoureux, ces deux derniers décidèrent de fermer car ils devinrent trop âgés pour diriger toute une école seuls, et ils partirent vivre aux côtés de leurs enfants en France.
Il nous reste donc les deux autres grandes écoles qui se trouvent à Tunis, celle du Centre Culturel Russe, dirigée par Mme. Inna Bouchnak et Mme. Olga Vassilieva, et l’école Ikaa qui veut dire cadence en arabe.
C’est dans cette dernière école que je suis des cours depuis six ans. Elle a été fondée en 1984 par la chorégraphe, Professeur d’Université et metteur en scène, Mme. Anne-Marie Sellami, qui a été formée en danse moderne jazz chez les plus grands maîtres tel Matt Mattox en France. Ikaa était à ses débuts une compagnie de danse contemporaine, mais elle a peu à peu mélangé plusieurs styles comme le folklorique, le moderne et le classique pour enfin ne se concentrer que sur ce dernier style, le classique.
La particularité de cette école est qu’elle offre la chance à ses élèves de devenir professeurs de danse après huit ans de travail assidu en passant un examen et en recevant un diplôme qui leur permet de pratiquer cette fonction. Les plus douées continuent souvent leur chemin à l’étranger, où leurs chances de devenir danseuses professionnelles sont beaucoup plus élevées qu’ici, en Tunisie. Le plus souvent, après une carrière extraordinaire, et des dizaines d’années passées loin de leurs familles et de leurs amis, ces dernières reviennent vivre dans leurs pays natal, en faisant profiter de leur expérience les jeunes générations à venir, en leur passant leur savoir afin de voir de nouvelles étoiles briller…
Depuis deux années déjà, « Ikaa » a ouvert une nouvelle antenne dans la banlieue nord de Tunis, à la Marsa.
A part ces grandes écoles, il en existe bien sûr d’autres plus petites un peu partout dans le pays dans les centres culturels publics tel que celui d’El Menzeh 6.
Pour finir, j’espère que cette révolution qu’à connue la Tunisie contribuera au développement des activités culturelles et artistiques tels que la danse classique. Sinon, on peut toujours manifester ! 