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Petit message à l’attention des boutiques en ligne d’articles de danse

Chères boutiques, j’ai parfois l’impression que vous ne cherchez pas du tout à vendre ? C’est bizarre non, pour un magasin ?

Si je dis ça, c’est parce que…

– vous avez des descriptifs de produit souvent inexistant ou pas du tout informatifs

– parfois ce sont des traductions faites depuis l’anglais dans un traducteur automatique : ça n’a plus aucun sens, et ça ne vous choque pas de mettre ça en ligne ?

Un petit exemple avec la description d’un justaucorps, vraiment existante, si si :

« L’âge du réel glamour hollywoodien avec  le ciel de la nuit éclairé par des projecteurs  et une star de cinéma  une femme confiante avec le rouge à lèvres rouge vif . Le backline est aussi spectaculaire que le décolleté. »

Vous n’avez rien compris ? C’est normal, c’est pas français.

– quand vous vendez un justaucorps, vous avez tendance à n’en montrer qu’une face : le devant, ou le dos, au choix. Mais nous, on aime bien voir l’ensemble, vous savez ?

– d’ailleurs, préciser la marque du vêtement que vous vendez ne serait pas du luxe. Non parce que nous, danseurs et danseuses, on a souvent nos marques fétiches, ou au contraire nos marques à éviter. Honnêtement, « Justaucorps 3582 » je suis pas acheteuse, faut pas rigoler.

– pourriez-vous éviter de ne proposer qu’une micro-vignette des produits que vous vendez ? Une photo de qualité sur laquelle on peut zoomer, c’est la base des bonnes pratiques e-commerce.

– quand vous vendez des pointes, est-ce qu’on pourrait en savoir un peu plus sur chaque modèle ? Après tout, vous les avez sous les yeux, et pas nous. Savoir qu’une paire de pointe a « une semelle souple et une plateforme carrée » ne me suffit pas tout à fait, voyez-vous ?

Je cite un seul exemple :

« Pointes pour la danse classique roses. Cambrure pour niveau Intermédiaire. »

Waow, ça fait rêver. Dommage, « niveau intermédiaire » ça ne veut rien dire. Du tout. Vous nous dites la marque, mais pas le modèle : si on connaissait le modèle, on pourrait au moins aller fouiner sur internet pour en savoir plus.

– Au fait, je vous conseille à tous une petite vérification orthographique. Personne n’est irréprochable ni à l’abri d’une coquille, d’accord. Mais, disons, dans certaines limites.

– vous avez une boutique physique ? Montrez-la nous en photo ! Ça vous paraît inutile ? Nous ça peut nous donner un peu confiance en vous. Savoir que vous ne bossez pas depuis un garage humide, c’est toujours plus cool.

Je suis super gentille, alors je vais vous livrer quelques secrets de e-commerce : faites nous rêver ! Décrivez-nous les produits, faites des phrases, un petit effort ! Montrez-nous des photos de ce que vous vendez bon sang ! Des vraies photos, de qualité, avec des zoom sur les détails et sous plusieurs angles. Vous n’avez pas le budget ? Vous n’avez qu’à arranger un mini studio photo chez vous, vous avez forcément un appareil photo, ou possibilité de vous en faire prêter un. Si si.

Je vous dis tout ça, dans l’idée que vous devriez avoir envie de vendre, comme un commerçant quoi. Ceci dit, ce n’est peut-être pas le cas, allez savoir.

Si vous me lisez et que vous vous sentez concernés, vous allez fatalement vous chercher des excuses. Je sais que tout le monde ne peut pas être doué en informatique et en e-commerce, mais là il ne s’agit aucunement de compétences techniques : uniquement de savoir lire et écrire. Et de parler d’un produit dont on est censé être le spécialiste (quelqu’un qui vend des pointes pour « niveau intermédiaire » me donne de sérieux doutes sur sa capacité à me conseiller).