Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 10

L’année de l’amitié :

Ce n’est qu’à ma deuxième année de danse que j’ai commencé à me faire quelques amies. Il y avait Karima, une jeune fille très maigre aux cheveux lisses et blonds, tout comme sa sœur. Elles étaient toutes les deux adorables, très gentilles mais un peu timides, c’étaient celles avec qui je m’entendais le plus. La plus bizarre d’entre toutes, c’était Azza. Elle aimait tout le monde mais personne ne l’aimait. Eh, oui ! C’est possible !  Il y avait quelque chose qui manquait à cette fille, mais personne n’a jamais réussi à découvrir ce que c’était ! En tous cas, si je le découvre un jour, je vous le dirais c’est promis !

Et pour finir, il y avait bien sûr le genre de fille  qui ne t’adressait jamais la parole se croyant les reines de leur royaume, elles se limitent à leur petit monde, refusant de s’ouvrir aux autres. Je crois que ce genre de filles existe partout! Elles sont inévitables!

Comme on dit,  il faut de tout pour faire un monde !

Ou peut-être pas de « tout » en fin de compte…

Un événement inattendu (c’est le moins qu’on puisse dire) :

Un beau jour de printemps ensoleillé, alors que je jouais à cache-cache avec mes cousines dans le jardin, apparu ma mère avec une enveloppe blanche à la main :

« Aicha, tu as reçu une lettre de ton école de danse, c’est sûrement le bulletin ! A-t-elle annoncé toute souriante »

A ces mots, je sentis mon cœur battre la chamade et je  lui répondis :

« Mais non, on n’a pas encore passé l’examen ça ne peut pas être le bulletin ! »

J’accourus de suite vers elle, lui arrachant l’enveloppe des mains, je l’ouvris en toute vitesse, mue par la curiosité de savoir ce qu’elle contenait. Mais à la lecture du titre, le chagrin me combla et des larmes dégoulinèrent de mes yeux. Ma mère se dépêcha de me rejoindre en demandant : « Mais Aicha que se passe-t-il? Pourquoi pleures-tu ma chérie ? »

J’étais incapable de parler, ce n’est pas que je ne le voulais pas, non, bien au contraire ! Mais les mots que je prononçais s’étranglaient dans ma gorge, refusant de sortir!

Je me contentais donc de lui donner la feuille, m’affalant par terre,  éclatant en sanglots…

*** à suivre ***

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