Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 21

Bien sûr, tout ce travail a donné des résultats, de très bons résultats même. Tout le monde l’avait remarqué, on ne cessait de me dire que j’avais fait beaucoup de progrès et j’avoue, ça me faisait vraiment plaisir d’entendre ça, j’étais tellement contente que tout ce travail dans cette chaleur de l’été ai donné des résultats, que je n’avais guère fait tout cela pour rien, que je ne me réveillais pas tous les jours tôt pour travailler ma souplesse pour rien pendant que mes copines, elles, passaient tranquillement leurs journées  dans un bon fauteuil bien confortable devant un gros paquet de Chips  à regarder des séries.

Désormais, j’avais mon grand écart à droite et celui de gauche n’était pas encore très loin ! Je pouvais aussi faire les arabesques sur pointes, les tours piqués et pleins d’autres pas que je n’aurais jamais cru pouvoir faire auparavant ! Mais par contre, mon ennemi numéro un c’était le grand écart facial ! Je me souviens encore, quand j’étais petite, je l’avais mais plus maintenant. Je ne cesse donc point de le travailler mais j’avoue que c’est le plus difficile ! Pff ! Je le déteste ce grand écart !

J’ai encore un petit problème avec les pirouettes sur pointes aussi ! Mais comme  le disais Mr « Alain », « ton ennemis doit devenir ton ami ! » Je faisais donc tous les jours des tours sur pointes dans ma chambre, la plupart du temps, je me cognais à mon bureau, ou parfois à ma coiffeuse mais ça allait de mieux en mieux !

Comme vous pouvez le constater, tout n’est pas encore parfait, il faut encore continuer à travailler, ne jamais cesser de travailler, chaque jour, c’était donc ça le secret de la réussite…

Depuis l’année précédente, je rêvais d’avoir le solo d’une des fées, c’était celle en violet, mais j’avais toujours été persuadée que jamais je n’aurais le niveau pour cela ! Je rêvais de cette belle musique, de cette magnifique chorégraphie et de ce tutu violet.

On peut toujours rêver n’est ce pas ?

Mais un jour …

C’était à un mois avant qu’on ne commence à répéter le spectacle.  Le cour n’avait pas encore commencé.  Alors que je rentrais dans la salle, ma boîte de colophane dans une main et mes pointes dans l’autre, une voix retentit, du côté du miroir, c’était celle de mon professeur : « Aicha, viens me voir une minute, m’avait-il demandé».

Je me demandais ce qu’il voulait me dire.  « Peut-être que je ne faisais toujours pas assez d’efforts ?, m’étais-je dis in petto. » « Peut-être n’étais-je point capable  de faire le spectacle ?, doutais-je »

Dans mon crâne, j’avais l’impression que rien ne tenais désormais en place, j’étais trop curieuse de savoir ce qu’il allait me dire. Néanmoins,  je marchais d’un air très calme vers lui comme si de rien n’était,  affichant mon petit sourire innocent,  je m’assis sur le banc juste à côté et lui répondit :

– Oui, Alain?

à suivre…

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1 réponse
  1. visiteur
    visiteur dit :

    « Satin rouge
    L’émancipation d’une Tunisienne dans l’univers du cabaret. Un hymne troublant à la danse et au plaisir de vivre, avec Hiam Abbass, magnifique.
    Musique : Nawfel El Manaa
    Montage : Pauline Dairou
    Image : Diane Baratier
    Acteurs : Hend El Fahem, Hiam Abbass, Maher Kamoun, Monia Hichri
    Productions : A.N.P.A.-Tunisie, ADR PRODUCTIONS, ARTE France Cinéma, NOMADIS IMAGES
    Auteur : Raja Amari
    Réalisateur : Raja Amari
    Producteurs : Alain Rozanes, Dora Bouchoucha Fourati, Pascal Verroust
    (France, Tunisie, 2002, 94mn) ARTE F
    Plus d’informations : http://videos.arte.tv/fr/videos/satin_rouge-4165910.html
    http://www.dailymotion.com/video/xlfsjk_satin-rouge_tv
     »
    Pas encore vu, mais ça va dans le sens de ton témoignage.
    A se demander s’il est plus facile de s’émanciper par la danse classique que par le cabaret.

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