Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 17

Il est vrai que c’était une nouvelle année, dure, mais qui finit quand même bien puisque, suite mes grands progrès, mon prof avait jugé que j’étais capable de faire le spectacle sur pointes !

Mais encore fallait-il trouver MA paire de pointe! Il faut dire qu’en Tunisie,  on n’a pas trop le choix, il existe un seul magasin de sport qui vent des pointes, tout ce qu’il a comme modèles, ce sont ou bien les Sansha Récital 202 ou bien les Repetto La Bayadère ! Ces dernières avaient une empeigne trop basse, dès que je montais dessus, mon talon touchait carrément ma pointe! De plus, leur couleur était horrible ! Ce rose bébé me donnait la nausée!

Donc, pas le choix je devais me résoudre à prendre les Sansha ! Je ne vois pas comment on pourrait appeler ça des pointes ! Parfois je doute vraiment que leur semelle ne soit faite en béton armé ! A chaque fois, il me fallait faire toute une cérémonie de cassage de pointes. J’avais vraiment tout essayé, je les mettais dans la fermeture de la porte, je m’acharnais même à les casser à l’aide de la barre et dès que j’arrivais enfin à les casser, je sentais le sol d’une manière très désagréable ! Et elles devenaient toutes molles ! Et c’est là que je devais les changer ! Elles ne me tenaient même pas un mois, juste le temps de les casser !

Cela dit, j’étais la seule de mon groupe à qui elles n’allaient pas, toutes les autres filles les trouvaient géniales, que ce soit celles qui portaient les Sansha ou les autres qui adoraient les Repetto ! Elles leur duraient toute une année !! On ne peut pas dire que c’était le même cas pour moi …

Mes pointes, le portefeuille de ma mère en souffrait beaucoup !

Cette année là, on avait fait le ballet de « Coppélia » qui, cette fois par contre, ne nous fut point raconté par notre maîtresse comme des petites filles mais par notre cher Alain!

L’histoire est inspirée d’un conte d’Hoffmann : l’homme de sable.

Tout se passe dans une petite ville de l’Europe centrale, où, une jeune fille du nom de « Swanlinda »  découvre que son fiancé Frantz était amoureux de « Coppélia », elle l’avait surpris lui envoyant des baisers du bas de sa fenêtre ! Jalouse comme elle l’était, « Swanlinda » décida d’aller en compagnie de ses amies voir cette fameuse « Coppélia ». Et Ce n’est que là qu’elle découvrit qu’en fait ce n’était qu’un automate créé par un savant fou «Coppélius » ! D’ailleurs, celui-ci fit vite son apparition dans l’atelier, les amies de « Swanlinda » s’enfuient, mais elle,  elle n’en n’avait pas eu le temps. Elle court vite se cacher derrière l’automate et elle troque sa robe blanche contre le beau tutu brodé de la poupée « Coppélia »  et c’est ainsi, qu’elle prend sa place. Et ce n’est qu’à ce moment là que Frantz  apparu dans l’atelier faire sa déclaration d’amour à « Coppélia »…

à suivre…

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