Le journal extraordinaire d’une danseuse tunisienne / 14

Une nouvelle année, de nouvelles amies, un nouveau professeur :

L’année suivante, je suis passée de l’école primaire au collège. Les horaires étaient désormais beaucoup plus stricts ! La plupart de mes journées, pour ne pas dire quasiment toutes sauf le Samedi et le Vendredi, les cours commençaient à 8h du matin et se terminaient à 6h de l’après midi ! Et comme je commençais les cours de danse vers 4h de l’après-midi, il m’était donc impossible d’y aller sauf si je séchais les cours, chose impossible aussi.  Mais c’était hors de question que j’abandonne encore une fois! Il fallait que je trouve une solution.  Afin d’avoir quelques conseils, j’appelais la secrétaire de l’école de danse. Elle m’informa que les horaires de mon grade étaient plus tôt que ceux du grade supérieur puisque les élèves avec lesquelles j’étais sont plus petites que moi, elles sont donc encore à l’école primaire alors que celles de l’autre grade avaient des horaires de cours adaptés à ceux du collège. C’est pourquoi la seule solution qui s’offrait à moi, à part celle d’abandonner la danse et que je refusais totalement était de sauter de grade. Il est vrai que j’ai commencé la danse plutôt tard (d’ailleurs c’est pourquoi je me suis retrouvée avec des petites filles encore en primaire) mais je restais convaincue que si je travaillais assez, j’y arriverais, je  pourrais m’améliorer, j’en étais sûre, en tous cas je le voulais, c’était le plus important !

Par contre, ma mère, elle, n’était pas aussi optimiste que moi, elle n’arrêtait pas de me dire : « Aicha,  soit réaliste ma chérie, tu as commencé la danse tard, ce serait quasi impossible de te faire sauter de grade ! Je ne dis pas ça pour te contrarier mais je fais juste en sorte  que tu ne te crées pas de faux  espoirs ! Tu sais, je crois tu devrais abandonner cette idée, tu n’as qu’à faire une autre activité pour changer !  De la peinture ou de la musique par exemple ! »

De la peinture ? De la musique ? Je ne préférais même pas y penser ! Têtue comme je le suis,  je refusais totalement de l’écouter m’accrochant à mon rêve.

Une semaine plus tard, j’étais enfin arrivée à la convaincre ! « Bon, avait-elle dit, si tu insistes c’est d’accord, on ira demain à l’école si tu veux. » Comme promis on se  dirigea le lendemain vers l’école de danse afin de demander au nouveau professeur français, Mr Alain, qui venait d’intégrer le cadre de notre école et qui allait enseigner le grade supérieur au mien si je pouvais sauter de grade ou pas.

Il me répondit franchement : «  Je ne pourrais juger que si tu essayais un cour avec ce grade afin d’évaluer ton niveau.  Tu n’as qu’à venir ce mardi pour essayer et on verra bien ! »

« D’accord, avais-je répondu, rassurée et angoissée en même temps »

J’étais rassurée car j’avais au moins une chance de ne pas devoir tout abandonner mais angoissée tout de même puisque je devais encore une fois, faire un cours avec des filles et un nouveau professeur que je ne connaissais point et  ce cours sera le plus important de ma vie alors, hors de question que je le rate sinon, je n’aurais plus le choix, je devrais dire à dieu à la danse et à mon rêve !

Vous me souhaitez bonne chance ? Smile

à suivre

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